Article original datant du 17/03/22
L’Ukraine est le championne de l’identité numérique avec l’application Diia
Si le conflit entre la Russie et l’Ukraine a mis ces deux pays sur le devant de la scène internationale, on apprend que la deuxième ville est une championne du numérique.
Dans une logique de tout numériser et de tout centraliser, le gouvernement a lancé en 2020 une application appelée Diia qui regroupe les cartes d’identité, les passeports, les permis, les carnets de vaccination, les immatriculations, les assurances, les remboursements de santé, les prestations sociales, et plus encore. Un modèle qui n’était connu jusqu’à présent qu’en Chine avec le fameux crédit social.
On en a longtemps parlé, puis précipité par la crise du COVID, les gouvernements veulent aller vers une numérisation de la vie quotidienne en regroupant presque tous les services sur le téléphone.
Alors que l’Union européenne avait annoncé un test de numérisation du carnet de vaccination, du portefeuille et des identités en 2018, l’Ukraine a très vite réagi avec une application Diia déployée par le gouvernement il y a près de deux ans. Depuis, la plateforme n’a cessé d’évoluer.
Les Ukrainiens peuvent télécharger Diia et y stocker tout un tas d’informations officielles comme évoqué plus haut, l’objectif derrière étant de pouvoir effectuer facilement la plupart des démarches administratives qui vont du paiement de leurs impôts au renouvellement de leurs documents d’identité en passant par le paiement de leurs amendes ou le recouvrement de leurs prestations sociales.
Au total, près de 50 services sont accessibles depuis l’application et 9 documents officiels qui ont la même valeur que leurs homologues papier.
A terme, il sera bientôt impossible de faire une demande officielle. De plus, avec COVID-19, le gouvernement a même annoncé que le versement des prestations est conditionné à la présence d’un certificat de vaccination.
Quand la réalité rattrape Orwell… L’Ukraine était donc la championne de la numérisation avant que la guerre n’éclate fin février.
Début 2021, elle revendiquait déjà plus de 4,5 millions d’utilisateurs actifs. Mais en regardant de plus près ce qui se fait actuellement, il s’avère que la Pologne dispose d’une application mobile similaire à celle de l’Ukraine, qui a été lancée fin 2019.
Cette appli polonaise affiche sept documents numériques et permet aux utilisateurs de s’identifier avec une carte d’identité numérique dans les endroits où un passeport papier n’est pas légalement requis.
Au Royaume-Uni et aux Émirats arabes unis, les citoyens peuvent utiliser les passeports électroniques dans les aéroports pour l’enregistrement et les contrôles de sécurité. Cela sera bientôt le cas aux États-Unis grâce à Apple Wallet.
En Chine, les citoyens ont accès à des cartes d’identité virtuelles intégrées dans une application mobile. Les utilisateurs peuvent l’utiliser pour s’identifier lorsqu’ils s’enregistrent dans un hôtel ou pour bénéficier de certains services gouvernementaux, avec un système de points qui leur permet d’avoir des droits supplémentaires en cas de « bonne conduite« .
En Estonie, 70% de la population utilise des cartes d’identité numériques, tandis que 99% des services publics sont disponibles en ligne.
Que pensez-vous de cette transition vers le tout-numérique ? Pratique ou inquiétant ?
À terme, ils fixeront un plafond de crédit pour tous les achats.
La première carte de crédit utilisant cette technologie a été créée en Suède avec le soutien du Forum économique mondial (WEF) et des Nations unies.