Bluesky, un réseau social alternatif à X, fait face à de graves défis dans la modération de contenus en portugais liés à l’exploitation sexuelle des enfants. Une enquête menée par Núcleo et des chercheurs indépendants a identifié 125 profils partageant ou vendant des contenus illicites, incluant des photographies explicites diffusées sans aucune censure. Ces comptes utilisent des termes et emojis spécifiques pour contourner les systèmes de détection.
L’arrivée massive d’utilisateurs brésiliens sur Bluesky, après le blocage de X au Brésil fin août 2024, a aggravé la situation. En moins d’une semaine, les signalements de contenus criminels ont été multipliés par dix. Malgré des efforts pour renforcer son équipe de modération et adopter des technologies comme le hachage d’images, la plateforme peine à gérer certains contenus générés par les utilisateurs eux-mêmes, notamment des photos explicites prétendument partagées avec le consentement de mineurs.
Les utilisateurs exploitent également des symboles, notamment des emojis liés au sport, pour référencer ces contenus illégaux. Cette pratique s’est popularisée après l’arrestation en 2015 d’un joueur de football américain accusé d’abus sexuels sur mineur. Bien que Bluesky s’efforce de supprimer ces réseaux, l’absence de conservation prolongée des données complique les enquêtes, notamment au Brésil, où des lois imposent des délais spécifiques pour la rétention des informations.
Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk en octobre 2022, Bluesky a vu sa base d’utilisateurs croître de manière exponentielle. Elle comptait 1 million d’inscrits en septembre 2023, 2 millions en novembre 2023, et 10 millions en septembre 2024. En novembre 2024, la plateforme atteignait 22,6 millions d’utilisateurs, marquant une augmentation spectaculaire en seulement 14 mois.
Source : Núcleo